Le regroupement des opérateurs télécoms en France jugé “non réaliste” par Bouygues
Le directeur général de Bouygues, Olivier Roussat, a récemment écarté la possibilité d’une consolidation parmi les opérateurs de téléphonie mobile en France. S’appuyant sur l’interview accordée à Boursorama le 9 novembre, Roussat a indiqué qu’un regroupement avec SFR – envisagé par cet opérateur – n’était simplement pas envisageable.
Retour sur une consolidation impossible
En dépit des rapprochements stratégiques possibles, le passage de quatre à trois opérateurs en France est considéré comme “irréaliste” dans le contexte actuel, en grande partie à cause de la position de l’Autorité de la concurrence.
“Pour pouvoir passer par les fourches caudines de l’Autorité de la concurrence, c’est juste impossible de passer de 4 à 3 en Europe à l’heure actuelle.”— Olivier Roussat, Directeur Général du groupe Bouygues
La fusion TF1-M6, qui s’est effondrée récemment, est citée comme exemple pour illustrer la difficulté de mener à bien de telles entreprises. Cet échec a également mené à la fermeture de Salto, la plateforme de streaming commune à TF1, M6 et France Télévisions.
Des synergies avortées
Roussat admet que l’union entre Bouygues Telecom et SFR aurait permis de “créer des synergies instantanées”, d’autant plus que les réseaux des deux entités sont déjà partagés, offrant un terrain propice à une collaboration étroite.
Cependant, la dette colossale d’Altice, estimée à environ 60 milliards d’euros et leur récente volonté de vendre une partie de SFR pour près de 3 milliards d’euros, ainsi que les scandales de corruption autour d’Armando Pereira au Portugal, sont des problématiques qui compliquent davantage l’idée d’un rapprochement.
Le cas espagnol, pas un modèle pour la France
La situation en Espagne, où la fusion entre Orange et MasMovil n’a pas encore reçu le feu vert de la Commission européenne, a été abordée. Cette affaire, bien que similaire, ne présage en rien de la faisabilité d’une telle consolidation sur le marché français, selon Roussat. Il souligne que les quatre opérateurs en France sont “extrêmement profitables”, ce qui rend une évolution vers trois acteurs principaux peu plausible.
L’intégralité de cette analyse pointe vers un status quo robuste dans le paysage français des télécoms, malgré les éventuels bénéfices concurrentiels et économiques qu’une consolidation pourrait apporter.